PINK FLOYD: THE MAN AND THE JOURNEY

Publié le par Yann

          Replaçons nous dans le contexte de l’époque: Amsterdam, 1969, Pink Floyd, jeune groupe de la nouvelle scène psychédélique anglaise joue en ce soir du 17 septembre. Pink Floyd n’a alors que deux albums à son actif – The Piper at th agates of dawn et A saucerful of secrets – ainsi que quelques singles au succès relatif. Syd Barret vient de quitter le groupe et est désormais remplacer sur scène par David Gilmour après une courte période de transition à deux guitares.

 

          Qu’attend le public ? Probablement les tubes de l’époque : Arnold Layne, See Emily play, Astronomy domine, Interstellar overdrive, Let there be more light et A saucerful of secret.

           Contre toute attente, Pink Floyd va cependant proposer un tout nouveau concept composé de deux longues pièces musicales presque totalement inédites : The Man et The Jouney. On retrouve seulement au cours de The Journey deux morceaux déjà publiés : Careful with that axe Eugene et A saucerful of secrets. Tous les autres morceaux joués sont alors totalement inédits et certains le sont toujours à l’heure actuelle ; le concept n’ayant donné lieu à aucun disque officiel par la suite.

 

 

          Voici, titre par titre le concert donné ce soir là par Pink Floyd :

 

THE MAN

01 Introduction : Une jeune femme annonce en hollandais l’arrivée sur scène du Pink Floyd avec un certain humour qui fait réagir le public (mais pas moi qui ne comprends pas le hollandais).

02 Daybreak : Les même chants d’oiseaux que sur la première plage de More (alors inédit) se font entendre, mais c’est Grandchester meadows qui est joué et que l’on retrouvera sur la partie studio d’Ummagumma.

03 Work : Morceau composé de « bruits » d’outils et autres instruments de cuisine martelés en rythme (Waters voulait semble-t-il sortir un album entièrement composé de bruitages sans instruments de musique. L’idée a été heureusement abandonnée.).

04 Tea time : Le groupe prend le thé sur scène. Pas de musique.

05 Afternoon : Blues chanté par Waters qui prendra le nom de Biding my time sur la compil Relics. Cette version est plus roots et pour moi meilleure que la version studio qui sortira deux ans plus tard.

06 Doing it : Mason se lâche sur son kit dans une improvisation maîtrisée. Des voix sur bandes magnétiques se font entendre. Gilmour lance quelques larsens. Le public applaudit poliment.

07 Sleeping : Le tic tac d’une horloge, une respiration lourde, un orgue cristallin et des bruitages, puis une guitare avec delay pour une ambiance de rêve éveillé.

08 Nightmare : Il s’agit de Cymbaline (More) en version longue.

09 Daybreak : Tic tac et chants d’oiseaux clôturent cette première partie du concert.

 

 

  

THE JOURNEY

01 The beginning : Chants de mouettes et vagues en bruits de fond. La basse de Waters vrombit puis arrive une guitare sèche. On reconnaît Green is the colour (More) avec l’arrivée du chant.

02 Beset by creatures of the deep : Ce morceau est une version originale de Careful with that axe Eugene sans les paroles (face B du single Point me at the sky).

03 The narrow way : Correspond à la 3ème partie du morceau du même nom sur la partie studio d’Ummagumma.

04 The pink jungle : Sur une rythmique tribale de Mason, Waters imite des cris d’animaux puis la guitare s’emballe dans un rock saturé. Une version différentes de Pow R Toc. H (The piper at the gates of dawn) ?

05 The labyrinths of Auximenes: Slide de guitare en écho sur une ligne basse/batterie. Pas de mélodie mais une ambiance purement psyché. Le morceau se termine par des bruits de pas, des portes qui claquent et une explosion finale. On imagine Waters arpentant la scène dans une mise en scène travaillée.

06 Behold the temple of light : Le morceau débute sur un riff de guitare avec vibrato. Se greffe l’orgue et la batterie sur un rythme lent. Waters martèle le gong. Intrumental planant de transition.

07 : The end of the beginning : Il s’agit de la fin du morceau A saucerful of secret. Un final éblouïssant. Probablement le seul morceau connu du public.

 

 

 

          Le public a probablement été très surpris de la prestation du Pink Floyd, les tubes de l’époque ayant été volontairement écartés de la set list. Il a pu cependant vivre un moment unique et découvrir avant tous de nombreux morceaux qui figureront sur de futurs albums ainsi que plusieurs inédits. Pari risqué mais visiblement gagné vu les applaudissements du public.

Dommage que le concept présenté ce soir là et au cours de la tournée, n’ait pas fait l’objet d’un enregistrement professionnel.

Seuls quelques disques pirates existent (voir illustration) mais leur son n’est malheureusement pas à la hauteur de la réputation du Pink Floyd.

 

Lien : http://pink-and-kraut.blogspot.com/2006/07/pink-floyd-1969_15.html

 

Publié dans Chroniques (archives)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article